Faut-il continuer en solo ou rejoindre le PS ?

Publié le par CM91

Après un nouvel épisode électoral qui a vu sa présence minorée, la question est posée au Mouvement républicain et citoyen (MRC). Son mentor, Jean-Pierre Chevènement, s'est donné jusqu'à la mi-juin pour trancher, lors d'un congrès.

M. Chevènement espère "peser" sur celui du PS, début novembre. "Si le PS retrouve en lui la force de redéfinir une stratégie, si je peux aider, je le ferai", déclare-t-il. L'ancien ministre estime qu'il a "tout tenté" : "l'intérieur" du PS durant trente ans et "l'extérieur" à partir de 1992. "Nous voyons comment c'est difficile", lâche-t-il. Il sait que le MRC a été une base de repli et qu'il ne peut la maintenir. Or le "Che" ne veut pas renoncer à jouer un rôle à gauche.

Les élections législatives de 2007 ont mis à terre ses amis. L'ancien ministre a été battu à Belfort et la présence des républicains de gauche à l'Assemblée se résume à un siège. Les municipales n'ont guère pansé les plaies : si, symboliquement, la mairie de Belfort a été conservée, le nombre d'élus MRC a baissé et la plupart doivent leur siège à une alliance avec le PS. Quant aux 4 000 adhérents revendiqués, ils commencent à lorgner vers le PS.

"L'isolement commence à leur peser", constate Marie-Noëlle Lienemann, députée socialiste européenne. "Le mouvement ne peut plus continuer comme ça", plaide Sami Naïr, proche de l'ancien ministre de l'intérieur. Si M. Chevènement continue à défendre sa "spécificité républicaine", il multiplie les signes. Le 12 février, il a encensé le congrès d'Epinay, "moment fondateur du PS". Il fait référence à l'initiative de Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès, qui ont lancé un appel pour la création d'un grand parti de la gauche. "Sa famille politique est demeurée le Parti socialiste", glisse un proche de François Hollande.

"NOUVEL EPINAY"

Depuis la campagne présidentielle passée auprès de Ségolène Royal, les contacts avec la direction du PS n'ont jamais cessé. "Dans nos discussions, on sent qu'il a passé un cap, celui de l'éventualité d'un retour. Nous attendons que le MRC prenne la décision. Pour nous, ce sera forcément oui", assure Bruno Leroux, responsable des élections au PS.

M. Chevènement doit encore ménager ses troupes. Pour le moment, donc, pas question de fusion : "Nous n'allons pas rentrer au PS en pénitents mais participer à une refondation nécessaire à gauche", martèle-t-il. Lors du conseil national, dimanche 6 avril, il veut que son petit parti lance un appel pour un "nouvel Epinay". En écho à la proposition de François Hollande pour une "fédération de la gauche". "Le PS, ce n'est plus la pensée unique. Pour sortir de la nasse, des décisions vont être prises rapidement", assure M. Naïr.

 

 Article paru dans le Monde – le 3 avril 2008-04-03

Publié dans Communiqué

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